Récapitulatif : Vendredi 31 Mars
"Arras pacifiste ! Gouvernement violent !"
Journée "ras le bol" ...
Bon, comme vous le savez tous faisant parti du Comité Stop CPE de Robespierre, je suis loin d'être neutre, cependant j'essaie généralement d'être le plus objectif possible ... là ça risque d'être dur ...
NB : Quand je dis "je", je m'exprime en mon nom propre, soit Simon Urli élève de TS1, et non au nom du comité, ceci afin d'éviter toute confusion.
8h - 11h : Assemblée Générale comme prévue avec vote concernant la reconduction du blocus, particulièrement démocratique avec isoloir, pièce d'identité etc. Résultats du vote : plus de 50 % pour la reconduction du blocus. Cependant, M. Le proviseur, souhaiterait une reprise des cours, et donc une ouverture des portes lundi, et va organiser quelque chose en ce sens avec son collègue de Guy Mollet, plus d'infos quand j'en aurais moi même. NB : je ne dispose actuellement pas des chiffres précis, je les communiquerai lorsqu'ils seront en ma possession.
11h - 13h (les deux heures de la tourmente...) : L'AG se voulant réellement imperturbable, les portes ont été fermées durant toute sa durée, ainsi : impossible de sortir. Cependant, durant l'AG une action a été menée par les élèves de Carnot de blocage à la gare (cf Photo, envoyée par un élève de Carnot). Cette action s'est poursuivie par un blocage du rond point de Tchéquoslovaquie en compagnie d'élèves d'autres lycées. Ainsi, à la fin de notre AG, nous avons encouragé toutes les personnes présentes à se joindre à nous pour venir soutenir le blocage du rond point. Résultat : une immense majorité d'élèves de Robespierre présents pour ce blocage, pas d'incident à déplorer, si ce n'est un camion qui a tenté de forcer le barrage, mais qui a été vite repoussé.
Après le bloquage du rond point, l'idée était d'aller bloquer le carrefour des Abbatoirs. Un tout petit peu moins de monde, mais encore énormément de personne dont quelques professeurs, les choses n'ont pourtant pas été aussi simples... En effet, après être arrivé et s'être assis devant les différentes issues pour bloquer les automobilistes, un car (ou deux ?) de policiers a débarqué. Après une dizaine de minutes : intervention. Les agents ont tout d'abord essayé de dégager les voies en traînant les lycéens sans ménagements, ce qui était à prévoir. Cependant il est à déplorer ce qui est ensuite survenu : alors que les lycéens se sont mis à entonner "Etudiants non violents", les policiers ont employé directement les gaz lacrymogènes.
Certains me diront que c'est normal, personnellement je trouve totalement incroyable et révoltant, d'user de la force brute SANS AUCUNE SOMMATION, sur des manifestants qui se proclament pacifique et qui, par dessus tout, ne mettent en AUCUN CAS, les personnes ou les biens en dangers. En effet, je tiens à préciser que la moindre ambulance ou le moindre camion de pompier pouvait passer sans aucun problème, et que cette action ne consistait absolument pas à créer d'incidents.
Intervention policière à la bombe lacrymogène sur les lycéens assis, le 31 Mars au carrefour des abbatoirs.
Bref, après ce sale quart d'heure (pour certains c'était la troisième fois qu'ils avaient affaire aux lacrymogènes, dont deux fois en moins de 24h, personnellement c'était la première fois !), tout le monde était plus motivé que jamais pour continuer le mouvement et pour mener des actions de front ! Direction : la gare ! Et oui, c'est encore ce qui a le plus d'impact... Bref, blocage des rails pendant quelques (dizaines ? aucune notion du temps dans ces cas là ...) minutes. Cependant, cette fois présence des CRS, avec tout l'attirail notamment les flashball et encore une fois les lacrymogènes. Il y a quand même eu, à la fin présence des médias (très utile en fin de compte au vu du reportage sur FR3 : "Actions désorganisées et sporadiques sur Arras", en montrant pendant trois secondes tout au plus la gare bloquée...), ce qui nous a incité à quitter les rails : pas envie non plus d'être gazés une nouvelle fois.
20h : Discours de M. Chirac à propos du CPE que l'on attendait tous ... et je me trouve en droit de vous dire que le mouvement n'est pas prêt de cesser, bien au contraire !